Le concept énergétique
Le concept énergétique pour ce bâtiment a été élaboré par le bureau d’études en génie technique Jean Schmit Engineering en concertation avec le bureau Ernst Basler + Partner de Zürich.
Les performances énergétiques de l’extension sont celles d’un bâtiment à basse consommation d’énergie (classe B). Dans la mesure du possible le choix des matériaux, sans entraver la qualité acoustique nécessaire au bon fonctionnement d’un enseignement musical de qualité, a été orienté en vue de promouvoir des matériaux à forte inertie thermique contribuant à une meilleure gestion de la température interne soumise aux fluctuations saisonnées. Pour éviter la surchauffe du bâtiment en été, toutes les salles de classe et espaces de circulation sont équipés d’ouvrants motorisés permettant une ventilation naturelle et un rafraîchissement du bâtiment pendant la nuit, offrant ainsi un climat agréable en journée tout en limitant l’apport de froid au strict minimum.
Les éléments vitrés sont équipés de protections solaires efficaces (stores à lamelles extérieurs ou protection solaire intégrée dans les triple-vitrages isolants) pour minimiser les charges calorifiques venant de l’extérieur.
L’extension du Conservatoire bénéficie d’une enveloppe thermique très performante, ce qui permet de limiter fortement les puissances de raccordement pour les installations techniques du bâtiment existant, mais ce sans augmentation des puissances initialement prévues, ce qui veut dire que les sous-stations existantes pour le chauffage et la climatisation sont suffisantes pour alimenter à la fois le bâtiment existant et l’extension du Conservatoire.
L’utilisation de pompes à haut rendement a été généralisée, afin de limiter les consommations d’énergie électrique pour les installations de chauffage et de climatisation. Le chauffage et la climatisation des salles de musique se font à l’aide d’armoires de type Cultra-Studioline conçues pour satisfaire aux exigences acoustiques des studios d’enregistrement suivant DIN15996. Pour les locaux ayant de fortes charges internes comme la salle polyvalente ou la salle d’art dramatique, des armoires Cultra-Studioline et des poutres froides statiques sont rajoutées. Le chauffage des autres locaux comme les vestiaires, les sanitaires et les zones de circulation est assuré pars des convecteurs de sol ou des radiateurs.
La ventilation des locaux est assurée par l’intermédiaire de centrales de traitement d’air ayant une récupération d’énergie offrant un rendement de l’ordre de 85%, ce qui permet également de diminuer la puissance pour le chauffage et la climatisation. Une attention toute particulière est portée à la réduction des niveaux sonores et au traitement des bruits par transmission. Dans chaque salle l’air traité est pulsé au travers de diffuseurs sources disposés en partie basse des locaux. La reprise de l’air se fait par des fentes implantées en partie haute des locaux afin d d’assurer un brassage optimal de l’air.
Le bâtiment est alimenté depuis les centrales d’énergie existantes, dont la réserve actuelle est suffisante pour couvrir le besoin en énergie électrique.
L’éclairage des surfaces communes et de circulation intérieures comme extérieures est pourvue de la dernière génération de sources LED à haut rendement. On retrouve la technologie LED également dans les salles de répétition jusqu’aux salles de grand volume, telles que les salles de danse et la salle polyvalente, sous forme de luminaires encastrés et suspendus, équipés avec des LED dernière génération associés à des convertisseurs qui permettent le réglage en continu du niveau de la lumière de 1 à 100% selon besoin.
Toutes les fenêtres et coupoles sont équipées de stores solaires et celles de la salle polyvalente et de la salle d’art dramatique de toiles d’occultation en plus. Le tout est géré de façon automatique par des capteurs météo et manuellement par un écran tactile centralisé. La géométrie complexe du bâtiment (les faces vitrées sont disposées sur presque 180°) demande une division en plusieurs secteurs pilotés par un capteur de rayonnement global. Cependant la face vitrée orientée côté bâtiment existant (cour intérieure) ne demande aucune mesure antisolaire; ici le couloir cintré profite au maximum de la lumière du jour. Cet apport d’éclairage ‘gratuit’ permet une commande de l’éclairage artificiel par des détecteurs de présence. On les trouve dans toutes les zones et pièces communes, capables de mesurer le niveau d’éclairement naturel et la présence de personnes pour commander les luminaires selon besoin.
La gestion intelligente des luminaires, stores, jalousies, ouvrants. etc. demande une technologie performante et fiable à la fois, facile à installer et à maîtriser sans provoquer des coûts de service et de maintenance inutiles.
Cette commande est basée sur le standard international EIB/KNX, et se compose d’un jeu de modules d’entrées et de sorties à intelligence répartie, formant une architecture ouverte par des lignes et zones différentes.
Le pilotage et la supervision des équipements raccordés se fait via PC respectivement via terminal tactile.
Côté sécurité, le bâtiment est équipé d’un éclairage de secours, d’une détection incendie ainsi que d’une installation anti-intrusion, chacune raccordée sur la centrale respective du bâtiment existant.
Toutes les salles sont pourvues d’un câblage pour réseau multimédia haut débit. Le câble performant convient pour toutes les applications des classes D à FA multimédia (TV, Vidéo, Informatique, Voice…). La salle polyvalente et la salle d’art dramatique sont pourvues d’un équipement light & sound permettant une exploitation professionnelle pour tout genre d’art musical, danse et théâtre, mais convient aussi pour des spectacles artistiques ou des présentations, des discours et des conférences.
En terme d’éclairage, l’évolution de la source LED annoncée en phase étude, s’est concrétisée vers 2014 et encore pendant les derniers mois, à savoir l’augmentation conséquente de la puissance et du rendement des sources LED – dites ‘Power-LED’ – permettant enfin des applications professionnelles de l’éclairage LED dans le domaine scénique (projecteurs à découpe, projeteurs PC, Wash-Moving-Light, etc), mettant fin aux lampes à halogène ou à haute pression – maîtres sur scène pendant tout un siècle.
La source LED présente un avantage considérable au niveau de la durée de vie et de la consommation d’énergie électrique tout en réduisant les pertes thermiques à 50% et plus. Le spectre quasiment monochromatique très fin de la LED, disponible dans une bande passante entre 400nm et 700nm, donne des milliers de couleurs par un mélange RGB, gérés par des gradateurs spéciaux et piloté par un pupitre totalement digitalisé via le standard DMX.
De manière générale, chaque salle est équipée avec un flat screen pour la projection vidéo et une installation de son avec accessoires (micro, CD et DVD-Player…), tous les deux adaptés à la taille de la salle et l’utilisation réelle.